
L'histoire du vin à Rennes
Pendant des siècles, la Bretagne a produit du vin sur ses terres (voir notre article sur l’Histoire du vin en Bretagne). Cependant, Rennes n’a jamais été un endroit réputé pour sa production des produits de la vigne.
Un seul texte sur la vigne à Rennes
« Effectivement, la région de Rennes n’a sans doute pas été un haut lieu de production viticole. Je n’ai trouvé que très peu de documents relatifs au vin sur ce territoire ». C’est ce que note Guy Saindrenan, Universitaire, auteur du livre Le Vin et la Vigne en Bretagne, aux éditions Coop Breizh. Tout juste une mention de l’existence de la vigne lors de la fondation de l’abbaye Saint-Georges à Rennes au XI e siècle : « La princesse Adèle, sœur du duc Alain III qui régna de 1008 à 1040, n’aspirait qu’à la vie monastique. Le duc lui fit don d’une terre située à l’est de Rennes comprenant un vignoble, des champs fertiles, des prairies arrosées par la Vilaine. » (d’après Henri Poisson, Jean-Pierre Le Mat, Histoire de Bretagne, Coop Breizh, 2004, p.115)

Vigne et toponymie
Pourtant, nombre de terrains autour de Rennes portent encore des noms dont la toponymie semble évidente. À Cesson-Sévigné, par exemple, sur le cadastre napoléonien de 1820, plus de deux cents parcelles y font référence. Citons la petite vigne, le pressoir, la vignette, les vigneaux, etc. À chaque fois, les parcelles sont très dispersées, petites, conformes à une production très locale, consommée directement dans la ferme ou le hameau.

L’histoire contemporaine du vin à Rennes
Depuis 1993 pourtant, Rennes produit son vin : la cuvée du Haut-Quineleu. Réalisé avec les raisins qui mûrissent dans le quartier du même nom, derrière la gare, il est élaboré avec un mélange « très aléatoire de différents cépages », explique en esquissant un sourire Roselyne Joubin, la présidente de l’association Rennes jardin, qui initie ces vendanges chaque année.

Un cépage propre à la ville
« On y trouve cependant beaucoup de fruits produits par un pied que nous appelons Petit rennais. Il a été mis au point en 1908 par un professeur de botanique à l’université de Rennes, Lucien Daniel. C’est un cépage extrêmement résistant, qui survit sans traitement aux maladies, comme aux étés secs ou très humides. » Une centaine de bouteilles sortent de leur production tous les ans, au contenu « doux, mais qui vaut bien un Cahors, reprend Roselyne Joubin. C’est un vin de copains ; de toute façon, les vins bio – c’est le cas du nôtre – sont toujours un petit peu plus rudes que les autres ! »

Lucien Daniel, botaniste rennais
Je n’ai trouvé aucun document attestant l’existence réelle de ce cépage spécifique Petit rennais. Peut-être est-il connu également sous un autre nom ? Pourtant, le botaniste Lucien Daniel (1986-1940) a bien travaillé sur l’étude de la greffe chez les végétaux. En particulier, sur la pomme à cidre et la vigne. Sa renommée lui vient de ses essais concluants d’acclimatation de certains cépages au nord de la Loire et principalement en Bretagne. Il a d’abord été enseignant au Lycée Émile Zola de Rennes à partir de 1895. Puis, il devient ensuite professeur de botanique à la faculté des Sciences de la capitale bretonne en 1901. Une place porte son nom nom loin du parc Oberthür de Rennes.

L'histoire du vin à Rennes
Ce dossier est issu de deux articles que j’ai écrit en 2012. Il fait suite d’une part à la rencontre avec Guy Saindrenan, Universitaire à Nantes. Il fut l’auteur en 2012 d’un ouvrage qui retrace l’histoire du vin de Bretagne (Le vin et la vigne en Bretagne). D’autre part avec les membres de l’association Rennes jardin, qui produit le vin du Haut-Quineleu.